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Les tendances RH en 2024 : défis, opportunités et perspectives

| Management
Les tendances RH 2024

L’année 2024 marque un tournant significatif pour le monde du travail en France, avec de profonds changements influencés par la pandémie de Covid-19 et l'évolution des attentes des salariés et des responsables des ressources humaines (RRH). Une enquête Ipsos menée auprès de 1 700 salariés des secteurs privé et public, ainsi que de 111 RRH, a révélé de précieuses informations sur l'engagement des salariés, leurs conditions de travail et leurs perspectives pour l’avenir. Cet article se penche sur les résultats clés de cette enquête et sur les défis majeurs auxquels les entreprises doivent faire face aujourd'hui.

1. Une relation au travail profondément transformée

L’enquête montre que 60 % des RRH estiment que la relation au travail a profondément changé depuis la pandémie. Ce chiffre est légèrement plus bas chez les salariés, avec 58 % d'entre eux partageant ce sentiment. Les attentes ont clairement évolué vers une recherche d'un meilleur équilibre entre la vie professionnelle et personnelle, une flexibilité accrue et une plus grande autonomie dans l'organisation du travail.
Le télétravail est devenu un facteur déterminant dans cette transformation. Environ 34 % des salariés déclarent aujourd’hui télétravailler régulièrement, une proportion qui a doublé par rapport à la période pré-pandémie. Cependant, cette pratique est plus courante chez les cadres (65 %) et les salariés d’Île-de-France (55 %), tandis qu’elle reste minoritaire dans la fonction publique (26 %). Le télétravail s’accompagne d’une hausse de la productivité et du bien-être pour de nombreux salariés, mais pose des défis en termes de cohésion d’équipe et de maintien du lien social.

2. La qualité de vie au travail (QVT) et la gestion du stress : des priorités majeures

La qualité de vie au travail (QVT) se trouve au cœur des préoccupations des salariés en 2024. L’enquête révèle que 48 % des salariés se disent préoccupés par leur équilibre vie privée-vie professionnelle, tandis que 44 % estiment que leur charge de travail s’est alourdie, impactant ainsi leur bien-être au travail. Cette dégradation de la charge de travail est un sujet d’inquiétude important, car elle affecte directement la productivité et l’efficacité collective des équipes.
Par ailleurs, 38 % des salariés déclarent avoir rencontré des situations de stress professionnel répétées au cours des 12 derniers mois. L’enquête identifie plusieurs causes majeures de ce stress, notamment l’inefficacité organisationnelle (30 %), un manque de soutien de la hiérarchie (20 %) et des objectifs mal définis ou irréalisables (15 %). Ces résultats soulignent la nécessité pour les entreprises de repenser leurs processus internes et de mieux soutenir leurs collaborateurs.

3. Les pratiques managériales : un levier pour l'engagement des salariés

Le management est un facteur clé dans l'engagement des salariés. Pourtant, l’enquête révèle que 36 % des salariés jugent que les pratiques managériales se sont dégradées ces dernières années, notamment en ce qui concerne la confiance et la capacité des managers à faire collaborer efficacement leurs équipes. Cette dégradation est encore plus marquée dans les entreprises de moins de 1 000 salariés, où 28 % des employés se déclarent insatisfaits des pratiques managériales.
Malgré ces chiffres, la relation directe entre les salariés et leurs managers reste relativement positive. Ainsi, 54 % des salariés estiment que leur manager leur accorde suffisamment de confiance, tandis que 52 % jugent que leur manager organise efficacement le travail de l’équipe. Cependant, ces résultats contrastent avec la perception globale des pratiques managériales, qui nécessitent encore des améliorations pour renforcer l'engagement et la motivation des équipes.

4. Une rémunération en hausse, mais un impact limité par l’inflation

Sur le plan de la rémunération, 48 % des salariés interrogés ont été augmentés au cours des deux dernières années, ce qui représente une évolution positive. Cependant, en période d’inflation, ces augmentations sont jugées insuffisantes pour compenser la hausse du coût de la vie. Ainsi, 42 % des salariés considèrent que leur rémunération reste l’une de leurs principales préoccupations, en particulier dans les secteurs où la compétitivité salariale est un enjeu majeur.
Cette situation est encore plus marquée chez les cadres supérieurs, où 35 % déclarent que leur salaire est un facteur déterminant pour leur motivation à rester dans l'entreprise. La gestion de la rémunération est donc un défi crucial pour les entreprises en 2024, dans un contexte où l’inflation reste une source d’inquiétude majeure pour 41 % des Français.

5. L’engagement des salariés : un enjeu en déclin

L'enquête Ipsos révèle une tendance inquiétante : pour la première fois depuis plusieurs années, l'engagement des salariés a reculé. En 2023, seulement 34 % des salariés se déclarent pleinement engagés dans leur travail, contre 40 % l'année précédente. Ce recul touche particulièrement les entreprises de moins de 50 000 salariés, où seulement 28 % des employés estiment être pleinement engagés, contre 40 % dans les grandes entreprises.
Cette baisse de l'engagement est attribuée à plusieurs facteurs, notamment le manque de reconnaissance, la surcharge de travail, et des pratiques managériales jugées insuffisantes. En revanche, les cadres supérieurs semblent mieux résister à cette tendance, avec un taux d'engagement atteignant 70 %.

6. Les défis à venir pour les ressources humaines

Face à ces résultats, les RRH identifient plusieurs défis majeurs pour les années à venir. Parmi les priorités figurent le développement des compétences et la formation, cités par 45 % des responsables RH, ainsi que l'inclusion et la diversité (41 %). Les RRH estiment également que le bien-être au travail et la prévention des risques psychosociaux (RPS) sont des enjeux critiques, cités par 39 % des répondants.

D'autre part, la transformation des métiers, notamment en lien avec l’automatisation et l’intelligence artificielle (IA), est perçue comme une opportunité et un défi. Selon l’enquête, 26 % des RRH pensent que l’IA pourrait entraîner une suppression d’emplois, tandis que 19 % estiment qu’elle créera de nouvelles opportunités d’emploi. Ce défi est d’autant plus pressant dans un contexte où 50 % des salariés envisagent une reconversion ou un changement de métier.

Réinventer le travail pour répondre aux attentes de demain

Les résultats de l’enquête Ipsos révèlent un monde du travail en pleine mutation. Si la pandémie a accéléré certaines transformations, elle a aussi exacerbé les fractures au sein des organisations. Les salariés, tout comme les RRH, s'accordent sur l'importance d'une plus grande autonomie, d'une amélioration des pratiques managériales et d'une attention accrue portée à la qualité de vie au travail.

Pour faire face à ces défis, les entreprises devront repenser leurs processus internes, simplifier les méthodes de travail et renforcer la collaboration entre les équipes. La gestion des talents, la formation continue et la reconnaissance des efforts des collaborateurs seront des leviers essentiels pour restaurer l'engagement et la motivation des salariés. Enfin, les RRH devront jouer un rôle central dans la transformation des organisations, en conciliant performance et bien-être, tout en anticipant les défis liés à l'automatisation et à l'évolution des métiers.

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