La question du sens au travail s’est posée pour un certain nombre de salariés durant le confinement. Pourquoi je fais ce métier ? Est-ce que ce métier est utile ? etc.
La perte de sens est assez complexe et se décrit au travers d’un processus comptant plusieurs dimensions.
Une dimension émotionnelle. La perte de sens peut se manifester émotionnellement par des peurs mal définies et des tensions nerveuses. Elle peut également se manifester par une humeur triste ou un manque d’entrain, le fait de ressentir au travail davantage d’affects négatifs que positifs, l’attitude du salarié devient dure et détachée vis-à-vis de son travail et de ses collègues.
Une dimension cognitive. Sur le plan cognitif, la perte de sens se manifeste par la diminution de la concentration, la difficulté à réaliser plusieurs tâches à la fois et la difficulté de prendre des décisions.
Une dimension motivationnelle. Le salarié se désengage progressivement s’il se sent déprécié dans son travail. Les valeurs associées au travail s’effritent et s’accompagnent d’une baisse de motivation et d’un moral en berne. Après le salarié se dévalorise et le doute s’installe sur ses propres compétences. Il se remet en cause professionnellement.
Ces dimensions ne sont pas uniquement liées à la perte de sens au travail. Ils peuvent également s’apparenter aux symptômes de stress chronique et d’épuisement professionnel liés à des contraintes de travail excessives, un manque de soutien et l’incapacité de se détacher psychologiquement du travail.
La perte de sens au travail ou le fait de ne pas en trouver, avoir l’impression de faire un travail inutile sont souvent provoqués ou amplifiés par un grand manque de communication et d’échange avec les collègues ou managers sur la vision de l’entreprise et la manière de faire son travail. Une dimension qui n’a pas été mentionnée jusque-là est la reconnaissance. Un salarié ayant le sentiment d’un manque de réciprocité entre ce qu’il investit dans son activité professionnelle et ce qu’il reçoit en retour crée dans le temps un déséquilibre sur la motivation.
Comment prévenir la perte de sens ?
L’employeur et les managers doivent s’interroger régulièrement sur un certain nombre de questions relatives au vécu du travail :
- Le salarié se plaint-il de manquer d’énergie pour accomplir son travail ?
- Fait-il part de problèmes de concentration et de manque de disponibilité « mentale » au travail ?
- Est-il facilement irritable ?
- Dénigre-t-il le travail qu’il accomplit, son efficacité et ses compétences ?
- Manifeste-t-il des signes de désengagement professionnel ?
Des premiers signes d’alertes permettent de repérer la perte de sens chez un salarié tels que :
- Un comportement jovial habituel va faire place à un pessimisme et un manque d’entrain.
- Un changement soudain et un désengagement inhabituel.
- Une attitude agressive et rembrunie.
Pour retrouver du sens au travail, le salarié doit être suivi par un professionnel de l’accompagnement. Cela se fait en plusieurs temps et passe par plusieurs étapes :
S’arrêter de travailler dans la mesure du possible, afin de prendre du recul. Passer par la reconstruction identitaire, mener une réflexion pour la renaissance du désir de travailler et accepter la possibilité du retour au travail.